Ce matin, Le Devoir rapportait des propos échangés lors d’une une rencontre d'information avec les responsables du Comité des affaires religieuses ainsi que des fonctionnaires du ministère de l'Éducation à propos du nouveau cours. Comme l’article ne mentionne les commentaires que de membres du Mouvement laïque québécois et de l'Association humaniste du Québec, on doit présumer qu’il ne s’agissait pas d’une des rencontres d’information que la Ministre a promises pour les parents et le public en général. J’ai fait parvenir cette réaction, que je livre ici, en vous invitant à lire également les autres sur le site du journal.
«Attention, il est exagéré de dire que «l'argumentaire du MLQ est étrangement similaire à celui des parents catholiques qui demandent que leurs enfants soient exemptés du nouveau cours…» Il y a un argument partagé, mais ce n’est pas l’ensemble de l’argumentation. Il convient de situer cet élément commun par rapport aux autres raisons respectivement invoquées. En gros, le MLQ est très sensible au danger de «contamination» provoqué par tout contact avec la pensée religieuse à l’école, tandis que les parents de la Coalition désirent conserver un enseignement scolaire abordant les éléments de la pensée religieuse propre à leur confession. Les uns sont réfractaires à une prise en compte des éléments religieux dans un programme particulier, les autres y voient l’occasion de favoriser le développement ou l’éducation des élèves. Il y a là un problème profond, que le programme Éthique et culture religieuse a plutôt éludé, pensant rallier tout le monde par une approche rutilante de principes généraux mais plutôt déficitaire au plan de la rigueur conceptuelle et du réalisme pédagogique. On ne peut que déplorer l’absence d’une discussion ouverte sur ce que l’on pourrait appeler une «philosophie de l’éducation» pouvant orienter ce programme, comme d’ailleurs tout ce qui concerne la réforme. On y va à la pièce, sans tenir compte des implications proprement éducatives, cherchant à faire valoir la décision finale comme le meilleur compromis entre les diverses positions exprimées. À jouer ainsi le rôle d’arbitre, le Ministère risque le plus souvent de sombrer dans l’arbitraire.»
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